Promouvoir les métiers du bâtiment auprès des femmes. C’est le pari qu’à relevé le Centre de formation professionnelle (CFP) Sainte Barbe (62 Loos Gohelle), en concevant une formation 100% féminine.
Au beau milieu du CFP Sainte Barbe, des maquettes de maison grandeur nature ont été installées. C’est là que les douze stagiaires apprennent depuis plusieurs semaines à peindre, poser du carrelage et des fenêtres. Particularité du groupe ? Il n’est composé que de femmes, âgées de 22 à 41 ans. Cette nouvelle formation intitulée « des talents féminins dans le bâtiment » a pour objectif assumé de faire changer les mentalités : « Nous sommes dans une société où l’on parle de plus en plus de parité, d’égalité. Or dans le secteur du bâtiment, les femmes ne représentent aujourd’hui que 12% des emplois » note Anne Pennequin, directrice du CFP, « les choses bougent mais lentement. Avec cette formation, nous avions envie d’apporter notre petite pierre à l’édifice et de donner la même chance aux femmes qu’aux hommes. »
Entre théorie et pratique
Au cours des cinq mois de formation, créée en partenariat avec le Pôle emploi de Liévin et financée par la Région Hauts-de-France, les douze jeunes femmes en reconversion professionnelle alternent théorie et pratique afin d’intégrer une entreprise du second œuvre, dès la fin de leur formation. Autre particularité locale, cette formation féminine s’inscrit dans le cadre de l’Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM), un programme porté par l’Etat et des collectivités locales, qui prévoit la rénovation de 23000 logements énergivores du territoire entre 2017 et 2027. Cette formation réservée aux femmes est-elle différente de celles habituellement dispensées par le centre de formation ? « Que ce soit des hommes ou des femmes, cela ne change pas grand-chose, répond Honnart, le formateur. Au cours de cette dernière session, les femmes ont parfois manqué d’un peu de force physique pour lever les plaques de plâtre, par exemple, mais elles ont compensé par leur motivation et par leur esprit d’équipe. »
Un bilan très positif
Aurélie Delcourt, 37 ans, l’une des stagiaires, confirme : « Moi qui vient du secteur de la restauration, je ne pensais pas du tout au secteur du bâtiment. C’est ma conseillère Pôle emploi qui m’en a parlé. J’avais un peu peur de ne pas être capable physiquement, mais finalement tout s’est bien passé. Les femmes sont aussi capables que les hommes ! Je pense même que nous sommes assez minutieuses et que cela peut être un atout pour certaines tâches délicates dans ce domaine. »
Outre la formation professionnelle dispensée par Apprentis d’Auteuil, le groupe a également bénéficié d’un accompagnement social au sein du centre de formation pour lever les freins à l’emploi en matière de logement, de démarches administratives ou de transport. Quel est le bilan de cette formation inédite, avec un recul de deux ans ? « Près de 80% des jeunes femmes issues de la session 2019 ont été embauchées ou bien poursuivent leur parcours via un contrat d’apprentissage, de professionnalisation ou encore suivent une autre formation, précise Anne Pennequin, Le bilan est donc très positif ! »
Même son de cloche du côté des stagiaires : « Cela faisait un an que j’étais au chômage, témoigne Aurélie Delcourt, embauchée avant la fin de sa formation dans l’entreprise où elle a fait son stage. Depuis le 4 Janvier, je suis en CDD. Aujourd’hui je me sens utile. Je me lève le matin avec le sourire pour aller travailler.»
Journal « A l’écoute » le magazine d’Apprentis d’Auteuil N°239 Avril Mai 2021