Le mercredi 26 juin 2019, dans le cadre de son processus d’accompagnement des doctorants, EDF R&D, associé à l’Association Bernard Gregory (ABG), a organisé une table ronde entre une vingtaine de doctorants fraîchement arrivés à EDF R&D et 4 intervenants, titulaires d’une thèse.  L’objectif de cette table ronde était, à travers des témoignages des intervenants pendant et après leur thèse, d’aider les doctorants à se projeter dans leur expérience doctorale et à élargir leurs perspectives après le doctorat. A cette occasion, Elsa G., communication WiN Idf, était invitée à témoigner de son parcours et de son expérience post-doctorat dans le secteur du nucléaire. Après une description de son parcours, une séance de questions-réponses a eu lieu. Extraits…

Etudiant : Comment as-tu trouvé tes postes successifs après la thèse ?  

Elsa G. : Après la thèse, le retour dans le secteur privé a pris plusieurs mois. J’ai trouvé cette étape de recherche d’emploi longue et difficile, mais formatrice. C’est après avoir décidé de me concentrer sur l’activation de mon réseau et de m’être sentie prête à m’engager dans une mission d’intérim – je répondais jusque-là uniquement aux offres en CDI – que s’est fait le retour à l’emploi. J’ai pris contact avec le responsable de l’équipe matériau de l’ingénierie du cycle du combustible (à l’époque Areva-NP) que j’avais rencontrée à plusieurs reprises au cours de ma thèse. Il m’a proposé une mission d’un an, en qualité d’ingénieur-expert matériau pour travailler sur la stratégie de qualification de nouveaux équipements pour les usines de traitement recyclage du combustible usé de la Hague. La qualification de ces nouveaux équipements consistait essentiellement en la démonstration de leur durée de vie qui elle-même est pilotée par leur corrosion en service. Cette problématique correspondait exactement à la mise en pratique de mon sujet de thèse. J’ai proposé des essais de R&D et des mesures et essais sur site qui ont permis – cela m’a été rapporté plus tard par mes collègues de l’époque – de qualifier les équipements. Cette expérience a vraiment été une chance pour moi car j’ai pu voir concrètement la mise en pratique industrielle des connaissances et compétences accumulées pendant ma thèse.  De plus, elle a été la clé de voûte de la suite de mon aventure dans l’industrie. En effet, j’ai noué de très bons contacts avec la société d’intérim qui avait fait le lien contractuel entre Areva NP et moi. C’est cette société qui a ensuite présenté ma candidature à la société Westinghouse, chez qui après une mission courte, j’ai été embauchée en CDI.

Etudiant : De quelle manière as-tu assuré la transition fonction technique – fonction commerciale – fonction projet ?

Elsa G. : A l’issue de mon expérience en thèse, au cours de laquelle j’ai développé et démontré mes compétences d’ingénieur de R&D,  je savais que je voulais intégrer l’industrie et devenir à moyen terme chef de projets. La transition d’un poste d’ingénieur de R&D pour l’industrie vers une immersion dans l’industrie en tant qu’ingénieur d’études a été assez naturelle. Ensuite c’est en communiquant sur mon projet professionnel à mes contacts et mon réseau que m’a été offerte l’opportunité d’aller vers une fonction commerciale et de coordination d’équipe pour répondre à des appels d’offre et participer à la négociation de contrats. Du duo de compétences technique & commercial/contractuel à la gestion de projet il n’y a eu ensuite qu’un pas….

Etudiant : Puisque que tu as eu l’occasion de travailler chez Framatome (Areva NP) et chez son homologue américain – Westinghouse, as-tu constaté une reconnaissance différente du diplôme de docteur en France et à l’étranger ?

Elsa G. : Au quotidien, je ne communique pas vraiment sur mon diplôme de docteur.  Je pense que la communication autour de ce titre dépend beaucoup du contexte et de la nature des activités réalisées. Lorsque j’étais chez Framatome, je trouvais que les chercheurs, et a fortiori les docteurs, du CEA ont une aura particulière et sont reconnus comme LES experts. J’ai bénéficié de cette aura pour piloter mes activités. Chez Westinghouse, je ne mets pas beaucoup en avant mon diplôme car je me suis un peu éloignée de mon domaine d’expertise pour l’instant. Toutefois, il m’est arrivé de donner des conseils relatifs à la métallurgie et à la corrosion d’équipements au cours de procédés particuliers, je signais alors PhD et cela avait un réel impact sur mes interlocuteurs pour la crédibilité de mes dires, surtout lorsque ces interlocuteurs étaient américains.

Remerciements : Mme S. Pellegrin (ABG) et M. L. Billet (EDF R&D) pour l’organisation de la table ronde et l’invitation.
L’Association Bernard Gregory (ABG)

Fondée en 1980,  œuvre pour l’évolution professionnelle des docteurs (PhD), la capacité d’innovation des entreprises et la valorisation des compétences issues de la formation par la recherche.

L’ABG porte le nom du physicien des particules qui, dans le cadre de ses fonctions à la tête du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), du Centre européen de recherche nucléaire (CERN) et de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST), s’est personnellement engagé pour favoriser l’emploi scientifique en France.

En 1977, il mettait sur pied un groupe de travail sur l’insertion professionnelle des jeunes scientifiques formés par la recherche : la future Association Bernard Gregory. C’était quelques mois avant sa disparition.

https://www.abg.asso.fr/fr/

 

 

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